Canal du Nivernais
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Alimentation en eau

3. Les barrages et râcles

Vue d'ensemble du barrage à aiguilles de Fleury. A gauche, le déversoir et à droite, la maison du barragiste. Bief 22 du versant Loire à Biches.
Vue d'ensemble du barrage à aiguilles de Fleury. A gauche, le déversoir et à droite, la maison du barragiste. Bief 22 du versant Loire à Biches.

Les barrages sont la plupart du temps installés sur des cours d’eau adjacents au canal pour faciliter des prises d’eau ou pour alimenter des réservoirs.
Le canal du Nivernais possède un troisième type de barrage : le barrage permettant le passage du canal en « râcle ». 

Panorama de la râcle de Mailly-la-Ville : le canal du Nivernais, l’Yonne et le barrage à clapets.

© P.-M. Barbe-Richaud, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2013.

Caractéristique du canal du Nivernais, la râcle peut se définir comme une partie navigable où le canal et une rivière se fondent en un même bras. Elle se termine par un barrage permettant à la rivière de reprendre son cours naturel et par une écluse de garde donnant naissance à un nouveau bief. Grâce à ce système, les bateaux empruntant le canal et les trains de bois flottant sur la rivière peuvent se croiser sans encombre.

Panorama du port de Panneçot : le port de Panneçot, le barrage, le site d’écluse avec sa maison de type « Panneçot » clôturant la râcle de Panneçot dans l’Aron, une petite maison de pêcheur.

© T. Kuntz, Service Patrimoine et inventaire, Région Bourgogne, 2013.

Sur les 25 barrages jalonnant le canal du Nivernais, 21 fonctionnent dans le cadre d’une râcle avec l’Yonne ou l’Aron. Moins d’une dizaine de barrages à aiguilles sont encore en activité, les autres ayant été remplacés par des systèmes à clapets ou à vérins hydrauliques. L’ingénieur Charles Poirée18 est le concepteur du barrage mobile à fermettes, invention récompensée à l’exposition universelle de 1855. Le premier a été installé à Basseville, en aval de Clamecy, en 1834, afin de faire passer l’Yonne à niveau du canal du Nivernais. Il s’agit aujourd’hui d’un barrage à clapets surmonté d'une passerelle métallique. Il permet à l’Yonne, croisant le canal de manière perpendiculaire, de reprendre son cours.

Vue panoramique de la râcle de Basseville : au centre le barrage sur l’Yonne et à droite, le canal du Nivernais, à Surgy.
Vue panoramique de la râcle de Basseville : au centre le barrage sur l’Yonne et à droite, le canal du Nivernais, à Surgy.

Une autre innovation, le barrage à pont supérieur, est installée à Bellombre19 : un pont en pierre, toujours visible au bief 76 du versant Seine, à Champs-sur-Yonne, composé de sept arches reposant sur des piles en pierre de taille facilite l’accès aux différentes parties du barrage et le déplacement des aiguilles ou barres. « Après l’essai infructueux de plusieurs systèmes pour élever et abaisser ces barres à volonté, nous nous sommes déterminé à proposer un pont, sur lequel serait établie une suite de crics, dont les crémaillères, communiquant aux barres, leur imprimeraient le mouvement qu’on avait besoin de leur donner. Ce moyen nous a d’autant plus satisfait, que les barres en s’élevant ne laissent plus rien de la fermeture et que les voies sont parfaitement libres. »

A Saint-Léger-des-Vignes, les embouchures du canal du Nivernais et du canal latéral à la Loire sont aussi marquées par un barrage monumental. Mis en place en 1836, ce barrage mobile est construit pour garantir un tirant d’eau suffisant aux bateaux circulant sur la Loire entre les deux canaux20.

Le barrage mobile sur la Loire.
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Retour au texte 1 Description du canal du Nivernais tel qu’il a été projeté pour la navigation du Bois, suivie d’un projet économique pour son extension tendant à le faire servir au commerce en général, Archives départementales de la Nièvre, 1 J 106.
Retour au texte 2 Archives nationales, F 14 6984.
Retour au texte 3 Ibid.
Retour au texte 4 Archives départementales de la Nièvre, S 4426-4446.
Retour au texte 5 Archives nationales, F14 6989.
Retour au texte 6 Archives nationales, F14 6985.
Retour au texte 7 LANGLOIS Gilles-Antoine, Pannecière, Paris : Somogy, 2003.
Retour au texte 8 La Rigole n°49, 2011.
Retour au texte 9 Archives nationales, F14 6984.
Retour au texte 10 Archives nationales, F14 6987.
Retour au texte 11 Archives nationales, F14 6985.
Retour au texte 12 Ibid.
Retour au texte 13 Ibid.
Retour au texte 14 CHARIE-MARSAINES, « Mémoire sur les travaux de la rigole dérivée de l'Yonne pour l'alimentation du point de partage du canal du Nivernais », Annales des Ponts et Chaussées, Tome I, 1851.
Retour au texte 15 Archives départementales de la Nièvre, 60 J 4.
Retour au texte 16 Archives nationales, F14 6987.
Retour au texte 17 VOYOT Jean-Marc, « La rigole d'Yonne, Elément essentiel de l'alimentation en eau du canal du Nivernais », La Rigole n°48, 2011.
Retour au texte 18 LE SUEUR Bernard, « Le barrage mobile ou la rivière oubliée », in Le patrimoine maritime et fluvial, Actes du colloque Estuaire 92 de la Direction du Patrimoine, Nantes, avril 1992.
Retour au texte 19 BOUCHER DE LA RUPELLE (ingénieur en chef des Ponts et Chaussées), « Notice sur le pertuis de Bélombre, canal du Nivernais », Annales des Ponts et Chaussées, Mémoires des documents relatifs à l’art des constructions et au service de l’ingénieur, Paris : Carilian-Goeury 1836, tome 12, série 1, volume 2, p. 196.
Retour au texte 20 Pour davantage d’informations sur ce barrage, les travaux de recherche ont été menés par Valérie Mauret-Cribellier dans le cadre de son inventaire des canaux du Centre, et plus précisément du canal latéral à la Loire : page : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr, consultée le 6 janvier 2015, référence IA58000605.