Le flottage du bois diminuant progressivement à Clamecy au cours du 19e siècle, les terrains situés au nord de la commune, sur la rive gauche du canal, se libèrent. En 1851, une scierie à vapeur est établie vers la chapelle Saint-Roch. En 1865, non loin de là, M. Marcelot fonde sa première usine à tan, en bordure du canal. Jules Galuzot, fondateur des magasins du Printemps, y développe une cordonnerie industrielle en 1889. En 1894, sur le terrain où se trouve le moulin à tan, est installée une « Fabrique de produits chimiques et distillerie de bois » par la Société anonyme Barillot, Houdé et Cie. « Les déchets du flottage (bois abîmé ou à la flottaison insuffisante) sont rachetés et servent de matière première à la carbonisation […] ». En 1908, l’usine s’étend sur l’emprise de Saint-Roch, puis prend, en 1927, le nom de Société Anonyme des Produits Chimiques de Clamecy. Elle emploie jusqu'à 600 ouvriers. D’autres entreprises s’installent à proximité, en lien avec cette activité florissante. Maurice Brulfer, alors directeur général, établit une véritable ville dans la ville. Pour les employés et leur famille sont édifiés les cités de Bagatelle et de Saint-Roch, ainsi que des équipements sportifs et de loisirs. Des décors ornent les bâtiments industriels comme les autres. Le déclin de l’exploitation du bois entraîne une baisse de l’activité de carbonisation du bois et une reconversion dans la production de produit chimiques plus généralistes en 1981. Connue sous le nom de Rhodia depuis 1998, l’usine est aujourd’hui une filiale du groupe Solvay. Elle a conservé, entre autres, des bâtiments en béton préfabriqué, dont les surfaces sont texturées, colorées et décorées de sculptures moulées. Le décor intérieur se compose de peintures datant des années 1940.
