Canal de Bourgogne
Migennes : construction d’une villeArchéologie d’un site industriel disparu

Archéologie d’un site industriel disparu

L’usine de taille de pierre de Chassignelles (bief 79 du versant Yonne)

Du passé industriel du canal de Bourgogne, grand pourvoyeur de pierre pour Paris, très peu de traces demeurent. 

Vestiges des installations d’usine de taille de pierre de Chassignelles. Bief 79 du versant Yonne, Chassignelles.
Vestiges des installations d’usine de taille de pierre de Chassignelles. Bief 79 du versant Yonne, Chassignelles.

A Chassignelles, le lavoir et l’église perchée tout en haut du village, apparaissent clairement comme des éléments de patrimoine le long de la voie d’eau. Mais l’usine de taille de pierre, implantée à cet endroit pour profiter de la présence du canal, a presque entièrement disparu : le site est rendu à la végétation.

L'usine de Chassignelles, créée en 1870, était pourtant l'une des premières entreprises d'envergure nationale de taille de pierre marbrière. Elle regroupe, sous le nom de Renard et Fèvre, puis Fèvre et compagnie, les carrières de Chassignelles, Fulvy, Argenteuil-sur-Armançon et Méreuil. Au bord du canal est installée une usine (à vapeur) de transformation de la pierre. Cet ensemble de grande taille a été abandonné dans les années 1980 et démantelé dans les années 2000. La carrière de Chassignelles est toujours en activité, mais l'usinage se fait à Ravières, par Rocamat. La pierre est connue, entre autres, sous le nom de pierre des Abrots ou pierre d'Ancy-le-Franc.

Un vestige de passerelle dans l’usine. Bief 79 du versant Yonne, Chassignelles.
Un vestige de passerelle dans l’usine. Bief 79 du versant Yonne, Chassignelles.
Le port lié à l’usine. Bief 79 du versant Yonne, Chassignelles.
Le port lié à l’usine. Bief 79 du versant Yonne, Chassignelles.

Sur la rive gauche du canal, en amont de Chassignelles, étaient réunies les différentes étapes du travail de la pierre, de l'extraction à l'expédition par un appontement particulier, entièrement réservé à l'activité de l'usine. Cette dernière comprenait un ensemble de machines très perfectionnées pour l'époque : d'abord une turbine, alimentée par un barrage mobile sur l'Armançon, puis une machine à vapeur. Une très haute cheminée en brique la signalait de très loin. La pierre était tranchée par sept châssis traditionnels, des années 1925-1930, mais aussi par un châssis diamanté de grande puissance, ainsi que par plusieurs tronçonneuses à roue diamantée. Un atelier de taille massive complétait l'ensemble. Un pont roulant électrique chargeait les produits finis dans les bateaux qui pouvaient manœuvrer dans un bassin rectangulaire ménagé dans la rive droite du canal.

De tout cela ne restent qu'une ancienne passerelle, une arcature et quelques rails.